
0,2% des accouchements se déroulent à domicile
| Source | Année | Métrique | Valeur | Notes / Contexte | Lien |
|---|---|---|---|---|---|
| APAAD | 2022 | Accouchements AAD | 1001 | Accouchements prévus à domicile | Voir la source |
| APAAD | Annuel | Fourchette annuelle AAD | 1 000 – 2 000 | Estimation nationale France | Voir la source |
| INSEE / Ministère de la Santé | Annuel | Nombre total de naissances | ≈ 800 000 | Naissances vivantes en France | Voir la source |
| IFOP | 2021 | Femmes favorables à l’AAD | 35% | Enquête nationale sur 1056 femmes | Voir l’étude |
En France, l’accouchement à domicile (AAD) reste une pratique marginale malgré un intérêt croissant de nombreuses femmes. Chaque année, environ 2000 naissances, soit seulement 0,2 % des accouchements sur près de 800 000, se déroulent à domicile avec un accompagnement professionnel. Pourtant, une enquête Ifop de 2021 indique que 35 % des femmes souhaiteraient accoucher chez elles si cette option était mieux intégrée dans le parcours de soins.
Ce contraste entre le souhait des femmes et la réalité s’explique par le faible nombre de sages-femmes pratiquant régulièrement l’AAD, les enjeux liés à la sécurité, la reconnaissance et l’organisation de cette pratique. En France, le cadre légal reste peu structuré, contrairement à d’autres pays développés où l’accouchement à domicile est mieux intégré dans le système de santé.
Découvrez dans cet article les chiffres clés, les profils des professionnels et des mères optant pour l’AAD, ainsi que des données sur la sécurité et les résultats maternels et néonataux.
Prévalence de l’accouchement à domicile en France
Nombre d’accouchements à domicile par an
Les données montrent que l’accouchement à domicile en France est une pratique stable mais encore peu répandue. Selon l’Association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD), entre 1000 et 2000 accouchements assistés à domicile sont recensés chaque année.
En 2022, l’APAAD a précisément enregistré 1001 accouchements prévus à domicile, confirmant une certaine constance dans les chiffres. Ces statistiques résultent d’un suivi rigoureux lancé en 2019, basé sur un formulaire standardisé et anonymisé rempli par les sages-femmes. Ce processus garantit la collecte d’informations fiables sur la grossesse, l’accouchement et les suites de couches immédiates.
Pourcentage de femmes optant pour cette méthode
Malgré ces chiffres, l’accouchement à domicile représente une infime fraction des naissances en France. Avec environ 800 000 naissances annuelles, cette pratique ne constitue que 0,14 % à 0,4 % des naissances selon les années et les sources.
Ce faible pourcentage contraste avec les aspirations des femmes françaises. Une étude Ifop de janvier 2021, menée auprès de 1056 femmes âgées de 18 à 45 ans, a révélé que 35 % des femmes aimeraient accoucher à domicile si cette option était pleinement accessible. Parmi elles, 17 % ont répondu « oui, tout à fait » et 19 % « oui, plutôt ».
Ce écart notable entre le désir et la réalité s’explique par plusieurs facteurs, notamment une offre de soins insuffisante et le faible nombre de sages-femmes pratiquant l’accouchement accompagné à domicile. Actuellement, seulement environ 100 sages-femmes exercent cette pratique en France métropolitaine.
Comparaison avec d’autres pays européens
Le cas français contraste fortement avec la situation dans d’autres pays européens. Aux Pays-Bas, l’accouchement à domicile est bien plus courant, représentant près de 30 % des naissances, dont 23,1 % sous la supervision de sages-femmes et 6,3 % sous celle de médecins généralistes. La Belgique, quant à elle, affiche un taux intermédiaire d’environ 4 % de naissances à domicile.
Dans l’ensemble des pays européens, la proportion de femmes accouchant chez elles varie de 1 % à 15 %, selon la reconnaissance et l’organisation de cette pratique par les autorités. Ces écarts reflètent des différences majeures dans les politiques de santé périnatale, la formation des professionnels et l’intégration de l’accouchement à domicile dans les systèmes de soins.
Avec moins de 1 % d’accouchements à domicile, la France se classe parmi les pays européens du sud où les obstacles à la naissance à domicile et au développement des maisons de naissance restent particulièrement importants.
Profil des praticiens et des parturientes
Nombre de sages-femmes spécialisées en accouchement à domicile
En France, le nombre de sages-femmes spécialisées et pratiquant régulièrement l’accouchement à domicile reste très limité. On estime qu’environ 100 sages-femmes assurent cette pratique spécifique sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cette faible disponibilité entraîne une répartition géographique inégale, ce qui limite considérablement l’accès à l’accouchement à domicile pour les femmes qui souhaitent en bénéficier.
De plus, l’absence d’une assurance responsabilité civile adaptée à cette pratique a longtemps freiné son développement parmi les sages-femmes libérales. L’Association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD) regroupe une communauté engagée de sages-femmes qui œuvrent pour promouvoir et structurer cette pratique. Elles assurent un accompagnement professionnel et sécurisé pour les femmes, favorisant ainsi le développement de cette option.
Caractéristiques démographiques des femmes choisissant cette option
Les femmes qui optent pour un accouchement à domicile en France présentent souvent un profil spécifique. Elles sont généralement bien informées, souvent multipares, âgées en moyenne de 30 à 40 ans, et attachées à un projet de naissance naturel et moins médicalisé. Plusieurs études montrent qu’elles appartiennent majoritairement à des catégories socio-professionnelles élevées, ce qui leur permet un accès privilégié à l’information et aux ressources nécessaires pour organiser un accouchement à domicile avec un suivi adapté.
Ces femmes accordent une grande importance à la continuité des soins autour de la maternité, avec une présence rassurante de sages-femmes libérales ou de réseaux spécialisés en accouchement à domicile. Leur choix résulte souvent d’une réflexion approfondie sur leur parcours périnatal et d’une volonté d’éviter la technicisation croissante des accouchements hospitaliers.
Raisons du choix de l’accouchement à domicile
Les motivations des femmes pour choisir l’accouchement à domicile sont multiples. La recherche d’un accouchement plus naturel, respectueux du rythme de la mère et de l’enfant, est souvent mise en avant. Elles privilégient un environnement rassurant et familier, loin du stress des hôpitaux et de la surmédicalisation, souvent perçue comme envahissante.
Beaucoup souhaitent également renforcer le lien mère-enfant immédiatement après la naissance, tout en bénéficiant d’un accompagnement personnalisé et continu par leur sage-femme. Ce type de suivi est particulièrement valorisé dans les pratiques de naissance à domicile. Certaines femmes choisissent cette option pour des raisons philosophiques ou culturelles, ou parce qu’elles ont vécu une expérience insatisfaisante lors d’un accouchement hospitalier.
Enfin, la disponibilité d’une alternative encadrée par des sages-femmes formées, associée à un suivi de grossesse rigoureux, les rassure et renforce leur décision.
Sécurité et issues de l’accouchement à domicile

Taux de transfert à l’hôpital
Le transfert à l’hôpital est une étape clé dans le suivi de l’accouchement à domicile, permettant une prise en charge adaptée en cas de complications. En France, environ 10 % des femmes débutant leur travail à domicile sont transférées à l’hôpital. Ces transferts interviennent principalement en raison de suspicions de pathologies, d’une non-progression du travail, ou encore lorsque la femme souhaite bénéficier d’une analgésie péridurale.
En 2018, il a été constaté que moins de 2 % des femmes ayant opté pour un accouchement à domicile ont demandé une péridurale.
Les femmes primipares, celles qui accouchent pour la première fois, présentent un taux de transfert plus élevé : environ 30 % d’entre elles nécessitent un transfert, contre seulement 4,2 % pour les femmes multipares. Ces transferts concernent généralement des situations nécessitant une prise en charge spécialisée, comme un travail trop long, plutôt que des urgences vitales.
Par ailleurs, entre 10 et 15 % des femmes sont réorientées vers l’hôpital durant leur grossesse pour des pathologies sévères telles que l’hypertension, le diabète déséquilibré, une grossesse prolongée ou un accouchement prématuré. Les transferts urgents durant le travail restent rares, et ces chiffres sont similaires à ceux observés dans d’autres pays industrialisés.
Statistiques de complications pour la mère et l’enfant
Les données sur les complications lors d’accouchements à domicile en France démontrent une excellente sécurité sanitaire. Pour la délivrance, environ 97 à 98 % des accouchements à domicile se concluent normalement et sans complication.
Le taux d’hémorragie du post-partum sévère est de 0,55 %, soit 2 à 3 fois plus faible que le taux standard observé chez les femmes à bas risque hospitalières, estimé à 1 %.
Concernant les nouveau-nés, les indicateurs sont tout aussi rassurants. Entre 97 et 100 % des enfants nés à domicile ont un score d’Apgar d’au moins 7 à 5 minutes de vie, indiquant un excellent état de santé.
Le taux de réanimation néonatale est de 0,98 %, soit 2 fois plus faible que le taux standard observé chez les nouveau-nés à bas risque, qui atteint 2,6 %. En 2019, seuls 0,46 % des accouchements à domicile ont nécessité un transfert d’urgence, et 0,4 % des enfants ont eu besoin d’une réanimation néonatale. Ces chiffres témoignent de la qualité du suivi médical et de l’anticipation des complications par les professionnels accompagnant l’accouchement à domicile.
Comparaison de la morbidité et de la mortalité avec les accouchements hospitaliers
Les données montrent que les issues de l’accouchement à domicile sont comparables, voire supérieures, à celles des accouchements hospitaliers pour certains indicateurs. En France, le taux de transfert pour les accouchements à domicile est similaire à celui des autres pays industrialisés. Notamment, seulement 1,14 % des transferts sont considérés comme potentiellement urgents, ce qui démontre que la majorité des transferts concernent des situations gérables nécessitant une médicalisation.
Un indicateur particulièrement intéressant est le taux d’allaitement : 97,8 % des enfants nés à domicile sont allaités exclusivement, soit 1,5 fois plus qu’en population générale. Cela reflète l’impact positif de l’environnement intime du domicile sur le lien mère-enfant et les pratiques de soins naturelles.
En post-partum, l’accouchement à domicile présente également des avantages : les taux d’épisiotomie et d’hémorragie sont inférieurs à ceux observés lors d’accouchements hospitaliers. Cependant, des analyses supplémentaires sont nécessaires pour une comparaison exhaustive.
Les rapports de l’APAAD, couvrant la période 2018-2020, confirment que l’accouchement à domicile, lorsqu’il est organisé avec des critères stricts et un accompagnement professionnel rigoureux, offre une sécurité comparable, voire supérieure, à celle des accouchements hospitaliers chez les femmes à bas risque. Ce modèle allie sécurité et respect du projet de naissance, renforçant ainsi la place légitime de l’accouchement à domicile dans le paysage périnatal français.
En bref selon moi
L’accouchement à domicile en France demeure une pratique minoritaire, représentant moins de 1 % des naissances. Cependant, il attire de plus en plus de femmes désireuses d’un projet de naissance plus naturel et personnalisé.
Les statistiques montrent que lorsqu’il est bien encadré par des sages-femmes spécialisées, il offre une sécurité comparable à celle des accouchements hospitaliers pour les femmes à bas risque.
Les taux de complications, de transferts et de morbidité sont faibles, et de nombreux témoignages mettent en avant la satisfaction des femmes ayant choisi cette option. Malgré cela, l’offre reste limitée et l’information parfois insuffisante.
Si vous envisagez cette possibilité, il est essentiel de vous renseigner auprès de sages-femmes libérales ou de l’APAAD, et d’en discuter avec votre entourage médical pour prendre une décision éclairée et sécurisée.
FAQ
Combien de femmes choisissent d’accoucher à domicile en France et quel pourcentage cela représente par rapport au nombre total de naissances ?
En France, environ 1000 à 2000 femmes optent chaque année pour un accouchement à domicile, soit environ 0,2 % des naissances totales. Ce chiffre est faible, surtout lorsqu’on sait que 35 % des femmes aimeraient accoucher à domicile si cela était plus accessible. Actuellement, une centaine de sages-femmes assurent ce type d’accompagnement.
Quels sont les critères médicaux qu’une femme enceinte doit respecter pour être éligible à un accouchement accompagné à domicile ?
Pour être éligible à un accouchement accompagné à domicile, une femme enceinte doit être en bonne santé, avoir une grossesse unique et physiologique, sans complications ni pathologies telles que le diabète, l’hypertension, les infections, les cardiopathies ou les troubles neurologiques. De plus, le bébé doit se présenter en céphalique, avec une naissance prévue entre 37 et 41 semaines. Enfin, le domicile doit garantir sécurité et un accès rapide à une maternité.
Combien de sages-femmes en France sont formées et autorisées à pratiquer l’accouchement à domicile, et pourquoi ce nombre est-il si limité ?
En France, seules 100 sages-femmes environ sont formées et autorisées à pratiquer l’accouchement à domicile. Ce nombre limité s’explique par le manque ou le coût élevé des assurances professionnelles spécifiques, ainsi qu’un cadre organisationnel qui reste peu intégré dans le système de santé. Cela contribue à maintenir ce mode d’accouchement à un faible taux, soit environ 0,2 % des naissances, soit 2000 par an.
L’accouchement à domicile est-il légal en France et est-il remboursé par la sécurité sociale ?
Oui, l’accouchement à domicile est légal en France pour les femmes en bonne santé et sans grossesse à risque. Il est également remboursé par la sécurité sociale et certaines mutuelles. Cependant, il reste peu développé et peu de sages-femmes le pratiquent.
Sources
- Association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD) — page « Statistiques » : recensement annuel des dossiers d’accouchement accompagné à domicile (AAD) en France, inclut des chiffres comme « près de 2000 naissances par an », « 0,2 % des accouchements » etc. apaad.fr+1
- Rapport « L’accouchement accompagné à domicile : pratique des sages-femmes libérales françaises — état des lieux 2018 » (CIANE/APAAD) : mentionne environ « 2000 naissances en moyenne par an … 0,25 % des naissances en France ». CIANE
- IFOP – Étude «Accouchement à domicile» pour APAAD, janvier/février 2021 : 17 % «oui, tout à fait» + 19 % «oui, plutôt» pour la question «si vous aviez la possibilité, souhaiteriez-vous accoucher à domicile ?». Scribd+1
- Article «Accoucher à domicile aujourd’hui en France» (V. Orliac, 2022) : mentionne «environ 2 000 naissances seraient » planifiées à domicile. ScienceDirect

Bloggeuse spécialisée en bien-être et parentalité, je m’intéresse aux récits de naissance et à la préparation à l’accouchement. Je m’appuie sur des échanges réguliers avec des professionnels de santé afin de traiter ces sujets avec sensibilité, précision et pragmatisme. Même si mes informations sont soigneusement vérifiées et accompagnées de sources officielles, il reste essentiel de poser vos questions et de valider vos choix auprès d’une sage-femme diplômée et certifiée.


